« Face à la crise, je suis la seule à avoir fait des propositions chiffrées »

À l’occasion de sa conférence de presse sur la perte du triple A, Eva Joly a rappelé que ce n’est pas la France qui est dégradée mais le sarkozysme et ses cadeaux fiscaux. C’est aussi l’austérité qui est dégradée. Eva Joly a lu la phrase de Standard & Poor’s qui dit que « la politique d’austérité budgétaire seule est vouée à l’échec ».

Eva Joly est la seule candidate à avoir fait des propositions chiffrées dans un contre-budget dès le mois d’octobre 2011. Elle a montré la crédibilité et la faisabilité d’un autre chemin que celui de l’austérité qui nous enfonce dans la crise.

Elle a appelé à la création d’agences de notation sociale et environnementale des États, car il est vraiment de courte vue que de regarder uniquement les aspects financiers sans prendre en compte les dimensions sociales et environnementales de la crise.

Elle a également repris à son compte une proposition des experts économiques du gouvernement allemand de créer un « fonds européen de désendettement » ; pour sortir de la crise de la dette que nous connaissons aujourd’hui, il faut isoler la « dette de crise », à savoir les 400 milliards d’euros de dette publique cumulée en France depuis 2008 et les mettre dans un « pot commun » européen. Cette dette sera remboursée en priorité par la taxe sur les transactions financières puisque c’est bien la finance qui est responsable de la crise.

Le remboursement de cette dette de crise serait rééchelonné, c’est à dire étalé dans le temps, de façon à réduire la charge qui pèse sur les États chaque année. En contrepartie de ce rééchelonnement, qui est une perte pour les créanciers privés, il faut garantir que les États européens rembourseront bien leur dette, ce qui aura pour effet de réduire immédiatement le taux d’intérêt auquel ils empruntent.

Pour apporter cette garantie sans toucher à notre modèle social, Eva Joly propose de monter un mur d’actifs face au mur de dettes. Le patrimoine des français est de 12 500 milliards d’euros. Une garantie de 3 % sur ce patrimoine permet d’assurer le remboursement des 400 milliards d’euros de dette de crise. Cette garantie n’est pas une taxe habituelle au sens où elle ne serait prélevée que si l’État français se retrouvait incapable de rembourser sa dette. Elle consiste de fait en une créance de l’État sur 3 % du patrimoine des Français, à l’exception des patrimoines inférieurs à 15 000 euros. Le patrimoine étant la richesse la plus inégalement répartie – les 10 % des Français les plus riches possèdent 50 % du patrimoine – c’est la façon la plus juste de sortir de la crise de la dette. C’est l’inverse des propositions injustes qui consistent, par exemple, à augmenter la TVA.

 

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  1. La dette est à mon avis un des bons chevaux de bataille pour 2012. Une façon de l’aborder peut être de soumettre au citoyen son audit, à l’instar de l’Equateur, et de décider à partir de là qui paye quelle facture.
    http://www.cadtm.org/Peuples-payez-leur-dette
    Je pense que s’interroger sur la légitimité de la dette doit se faire avant de s’interroger sur les moyens de la régler.