(COMMUNIQUE) Politique étrangère – Les murs tombent, Nicolas Sarkozy semble regretter leur chute

Nicolas Sarkozy avait l’occasion de corriger ce soir sinon le cours, du moins l’image d’une politique désastreuse. De fait, la rhétorique déployée visait manifestement à faire oublier ses responsabilités et ses erreurs. Quoique généreuse en apparence, elle ne suffit pas à masquer son incapacité à saisir les moments historiques que connaît le monde.

On peut certes se réjouir de ce que le Président de la République prenne courageusement acte de révolutions commencées il y a deux mois et rompt avec des dictatures déjà tombées ou sur le point de le faire. On aurait aimé cependant que la France ne se soit pas dans le passé rendue complice des régimes en question, et que ses Ministres n’aient pas affiché aussi nettement leurs amitiés avec leurs dirigeants, y compris au cours des dernières semaines.

Surtout Nicolas Sarkozy a clairement laissé entendre que le principal défi attendant désormais l’Europe réside dans une immigration, forcément massive, du fait de la chute du rideau de fer barbelé qui reliait hier encore Tunis au Caire, en passant par Tripoli. Ce faisant il instrumentalise une fois de plus cette question et semble regretter la disparition de ces régimes contre lesquels il a eu tant de mal à se prononcer. Par ailleurs il n’avance aucune proposition concrète quant à la meilleure façon d’aider dès aujourd’hui les démocraties naissantes. Tout cela ne laisse rien augurer de bon pour nos relations futures avec les pays concernés, ni pour notre crédibilité internationale.

Au-delà du départ inévitable de Mme Alliot-Marie et d’un remaniement largement anecdotique, c’était la politique du Président et du gouvernement dans son ensemble qui devait être revue. Il est clair désormais que cela ne sera pas le cas.

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  1. Allez, je propose la création d’un faux personnage imaginaire qu’on appelerait « le boukémi » et que à chaque fois qu’un truc va pas c’est de sa faute.